17 juillet : Le kayak-polo repart chargé de médailles
Ils venaient pour deux médailles, ils repartent avec. Les kayakistes ont réalisé de magnifiques performances et s'affirment comme la Nation forte de cette discipline.
 |
En qualification, les hommes avaient fait un sans faute, battant notamment les Pays-Bas par 5/3 dans un match au couteau. Les deux derniers champions du monde se sont finalement retrouvés pour le match décisif, au grand plaisir de Philippe Pfister, le capitaine : "C'était chaud, mais c'était plus intéressant que les deux meilleures nations ne se retrouvent pas en demi-finales. Il y avait plus d'intérêt, c'était plus sympa. Cela fait trois ans que les Pays-Bas et la France s'affrontent sur des finales, ça devient un vrai duel". Menés 3/O à la mi-tmps, 4/1 à quelques minutes de la fin de la partie, les Français ont réalisé un véritable exploit pour l'emporter 5/4 au final : "Les Hollandais ont commencé fort et ont eu de la réussite. Nous nous sommes précipité, nous avons fait de mauvais choix, nous n'avions plus de "gnake". A 2/0, nous avons eu une grosse occase que nous avons ratée, cela a été un premier tournant en notre défaveur".
 |
Mais les ressources psychologiques étaient là et, soutenus par une équipe de sauvetage et secourisme déchainée, les Français ont forcé le destin : "Le match de qualification nous avait fait du bien. Cela faisait longtemps que nous ne les avions pas battus et psychologiquement, cela nous a renforcé. En seconde mi-temps, il y a eu un second tournant, pour nous cette fois. Les Hollandais ont fait un mauvais changement et ont écopé d'une pénalité de deux minutes. C'est ironique parce qu'au dernier Mondiaux, nous avons connu le scenario inverse. C'est vrai que si nous avions gagné aux Mondiaux, nous aurions conservé notre titre, mais en gagnant ici, nous ouvrons notre palmarès dans la compétition.
L'équipe de France de sauvetage est venue nous encourager. C'était super sympa, un gros soutien qui a pu nous aider quand nous avons été moins bien. C'est dommage que l'on ne soit plus là pour leur compétition. Nous sommes de tout coeur avec eux pour la suite."
Jean-Luc Rougé, vice-président du CNOSF en charge du sport et du haut niveau, qui a reçu les équipes de kayak-polo au Club France analysait : « On critique souvent les Français, en disant qu'ils ne se battent pas. Vous avez formidablement démontré le contraire ». Et peu importe que la discipline ne soit pas olympique et n'ai pas encore la reconnaissance de certains sport collectifs qui, à l'instar du handball à Pékin, font les belles heures du sport français : « Olympique ou pas, c'est une décision administrative avant tout. On ne peut pas être athlète de haut niveau si on n'a pas la tête ».
Pour Denis Masseglia, président du CNOSF : "Il y a un haut niveau et on ne l'atteint pas par hasard". Il a rajouté : « Vous avez été grands dans le match, quand il fallait se reprendre, y croire jusqu'au bout".
 |
Cette force morale, l'équipe féminine en a également fait la démonstration. Mélanie Biémont, capitaine de l'équipe de France féminine raconte : "Le match contre l'Angleterre s'est fait en deux temps. Le matin, le match a été annulé et ce n'était pas plus mal, l'équipe était trop stressée. Cela a permis de calmer le jeu. Du coup l'après-midi, c'était mieux, les filles étaient devenues de vraies guerrières. Cette rage, je ne l'avais pas vue la veille. Cela a été très positif parce que dans notre sport, le mental compte pour 80%. On n'a rien lâché, jusqu'au bout. On a ouvert le score, on s'est fait remonter, on n'a pas baissé la tête. Après, en face de nous, il y avait les championnes du monde alors bon... la victoire était difficile. Mais ça faisait longtemps que nous n'avions pas fait de match comme ça. Nous n'avons pas de regret."
Pour la petite finale, la France retrouvait la Nouvelle-Zélande : "Nous avions affronté les néo-zélandaises lors du premier match de poule, mais nous n'avions pas réalisé un bon début. On connaissait mal cette équipe. On a réussi à se remobiliser pour aller chercher la médaille dans la douleur. Il a fallu prendre en main notre destin."
Mélanie tirait donc un bilan très positif de ces Jeux Mondiaux : "Nous sommes contentes. Il y a un collectif qui s'est construit au fur et à mesure des matchs, même si la compétition n'a duré que deux jours. Quand on voit le niveau de jeu que nous avons réussi à produire, c'est très prometteur, d'autant que nous avons un groupe jeune, et même une moins de 21 ans. Globalement nous sommes donc très satisfaites, cela nous donne confiance pour le championnat d'Europe. L'idéal serait un revanche victorieuse face à la Grande-Bretagne".
Rendez-vous posé donc, dans un mois, pour les championnats d'Europe d'Essen en Allemagne.